StoppaNewsroom

PASCAL STOPPA et l’art du Zellige : les sublimes créations de Salima Filali

À l’image des Thomas Boog, Vincenzo de Cotiis ou Francesco Balzano, elle trouve son inspiration dans la tradition sans la contrefaire. Salima Filali magnifie l’art millénaire du zellige de Fès, lui offre une continuation attendue même des artisans qui en sont les dépositaires. Nous avons le plaisir de partager avec vous l’entretien que la jeune architecte genevoise a aimablement accordé à Pascal Stoppa SA, à l’orée de leur collaboration.

Comment est née votre passion pour le zellige ?
S.F. Bien que familière de l’artisanat marocain par mes origines, j’ai récemment eu le privilège de collaborer avec un atelier traditionnel de zellige, dans le cadre du projet de construction de notre villa familiale. Mes parents m’ayant confié la responsabilité du suivi des travaux d’embellissement, notamment de la menuiserie, du stuc et des revêtements de sol et muraux, j’en ai retiré l’observation d’un besoin de renouveau, en particulier dans l’art du zellige. En effet, les ateliers peinent à trouver une relève et à transmettre leur précieux savoir en raison d’un sentiment d’immobilisme du métier, apparemment limité à la reproduction sans fin des motifs traditionnels. Une idée a germé en moi : tenter un prolongement de cet art unique, rattaché à la terre de Fès, en développant de nouveaux dessins sans dénaturer la tradition.

Sortir de la tradition n’est-ce pas la trahir ?
Mon intention est éloignée de tout snobisme ethnique ou embourgeoisement de la tradition. Je me suis attelée à un travail de renaissance, soucieux de ne pas intervenir sur la fabrication. C’est un premier garde-fou d’authenticité puisque mes créations sont réalisées à la main uniquement à Fès, en conformité avec la technique fassie.
Pour les motifs, je me suis inscrite dans un certain classicisme tout en revisitant, extrapolant, imaginant des formes que l’on peut induire naturellement dans l’art du zellige. Je travaille également sur le binôme forme/matière, qui ouvre un nouvel espace sensuel, au regard et au toucher.

À quels usages destinez-vous vos créations, et à quel type de clientèle ?
Les zelliges apportent une incomparable personnalité à tout type d’habitat.
Ma collection propose une quinzaine de créations dans une quarantaine de teintes disponibles. Tout est fabriqué à Fès, à la main. Je reste attachée à la vocation initiale du zellige, à savoir le parement des intérieurs en décors principal, notamment pour les salles de bains ou les cuisines, mais aussi en ornementation magistrale des murs pour les pièces à vivre. Mais, il suffit d’une simple ligne en zellige pour donner un subtil supplément d’âme à un lieu de vie. Lors de ma première exposition à Genève, qui s’est déroulée entre le 4 mai et le 4 juin dernier, j’ai pu constater que ma réinterprétation du zellige n’était plus essentiellement associée à l’architecture magrébine. Mes collections constituent non seulement une passerelle entre la tradition et la modernité, mais également un équilibre entre les arts décoratifs méditerranéens et le design septentrional. Les designs proposés dans mes collections sont résolument contemporains, souvent en clin d’œil avec d’autres horizons ou périodes, tels que l’art déco ou le Tartan écossais. Je ne prévois en aucun cas une production industrielle.
Je m’adresse aux architectes, mais aussi aux propriétaires particuliers et aux promoteurs de programmes immobiliers. Suite à l’exposition, j’ai reçu plusieurs demandes d’origines différentes, mais le plus souvent d’architectes.

En guise de conclusion à cet entretien, comment envisagez-vous l’avenir ?
Je suis très heureuse de pouvoir réaliser ce rêve assez tôt dans ma carrière. Mon objectif est celui de la préservation du patrimoine, mais aussi, et surtout celui d’un enthousiasme retrouvé pour l’artisanat du Maroc. Ma réussite en tant que créatrice, qui vient en aval de cela, sera d’offrir aux intérieurs européens la magnificence du zellige, sa légende à raconter, et une contribution, même modeste, à la magie de la couleur et de la matière.

Découvrez le site de Salima Filali

Salima Filali

Collection Plume

Collection Ecrin

Collection Touareg

Collection Tuile

Collection Tataoui

Découvrez toutes les collections ICI.

Graphique ou mimétique, deux tendances pour la céramique 2019

Dédiée aux revêtements en céramique, la foire Cevisama réunit actuellement la crème des fabricants espagnols à Valence. Un rendez-vous idéal pour décrypter les tendances à venir de l’année 2019. ...

lire l'article

Portrait de Valentine Schlegel, sculptrice et céramiste triomphante

Pour elle, art et art de vivre ne font qu’un. Valentine Schlegel, sculptrice et céramiste, triomphait dans les années 1960-1970 avec ses cheminées-paysages, à la fois chaleureuses et ascétiques. ...

lire l'article

ÉDITO

L’année passée, notre entreprise fêtait son demi-siècle d’existence. Et si son parcours est parsemé de rencontres passionnantes et de projets magnifiques, mais aussi des difficultés inhérentes à toute activité économique, ce qui me semble le plus marquant dans tout cela tient à l’évolution du monde durant ces 50 années passées. Entre l’extraordinaire invention du microprocesseur lire l'article

Pour suivre l'actualité de Pascal Stoppa, abonnez-vous à la newsletter
Loading
Créé et animé par Tandem Advertising