Au sud de Genève, du nouveau !
août 2017
Depuis mon dernier post, le temps n’a cessé d’accélérer, occupant nos équipes de chantier en chantier et le monde à se transformer pour le meilleur et pour le pire. Face à l’avènement de l’économie digitale et de l’activité de service, il reste un village d’irréductibles professionnels — appelés artisans — guidés par l’amour du geste, de la matière et du savoir-faire traditionnel.
Je n’envisage pas notre corporation autrement. S’il est question de gagner sa vie et d’assurer la pérennité de nos entreprises, il n’en est pas moins crucial de cultiver le geste ancestral de l’homme de métier et son amour pour une finitude… bien finie. C’est là le beau paradoxe des bâtisseurs : nous disposons de la technologie informatique pour gérer nos affaires sans jamais nous départir du cordeau et de la spatule crantée pour réaliser nos « chefs-d’œuvre », car c’est dans la nature de l’artisan de rêver la perfection à chaque fois qu’il réalise un travail, aussi modeste soit-il.
J’aime cette vision du monde et cette joie d’entreprendre un projet, en collaboration avec les architectes ou en relation directe avec le client ; notre privilège restera toujours la contemplation réjouie devant une mission bien accomplie et la perspective d’engendrer le bien-être, dans l’habitat ou sur le lieu de travail.
Une rue Baylon toute neuve
Les cordonniers étant mal chaussés, paraît-il, la brochette d’artisans locataires de cette rue laborieuse avait quelque peu négligé l’état des façades. Nous avons donc décidé de lui redonner son éclat, ce qui après nettoyage, peinture et nouvelle signalétique, a franchement de l’allure et nous procure plus de fierté que d’être à la rue du Rhône !
Ne pas nier le danger
Nous le constatons chaque jour, un danger pèse sur le bâtiment avec l’érosion des coûts et les malfaçons qui en résultent. Personne ne gagne à voir l’excellence affaiblie par l’appât du gain. Il faut donc penser autrement, en promouvant la valorisation des objets dotés de matériaux choisis et de prestations de qualité. L’acte de construire, même pour l’industrie, reste une signature dans la Ville et le témoignage des valeurs. Nous devons ainsi garder espoir face à la guerre des prix, et partager avec les clients qui le souhaitent, l’amour des belles choses.
Pascal Stoppa, Directeur