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Pascal Stoppa : Alma mater, sommes-nous devenus fous ?

Chères lectrices, chers lecteurs, je consacrerai cet édito de début d’année à la responsabilité qui nous incombe dans la préservation d’une nature sévèrement menacée par l’activité humaine. Durant les fêtes, où mon épouse et moi-même avons passé quelques jours de plongée sous-marine en Indonésie, nous sommes revenus effarés par la pollution de l’océan, gorgé de plastiques et de rebuts en tout genre. Les raisons de cette marée hideuse tiennent principalement à la non-gestion des déchets en zone littorale, ce qui est scandaleux, puisque nous possédons les moyens techniques et les méthodes pour l’assurer. Les experts prédisent qu’en 2050, à ce rythme, et considérant une population mondiale d’environ dix milliards d’individus, il y aura autant de tonnes de plastiques dans l’océan, que de tonnes de poissons.
Est-ce bien cette Terre que nous souhaitons léguer à nos petits-enfants ?

Ramenée à notre profession, la catastrophe écologique pénètre peu à peu les consciences dans l’artisanat du bâtiment. Les nouvelles législations, le concept cantonal Environnement 2030 et l’écho médiatique contribuent à ce que l’écoresponsabilité ne soit plus vécue comme une contrainte sur les coûts et les techniques, mais comme notre apport essentiel à la préservation de la planète. Nous pourrions docilement attendre que l’on nous impose une éthique, mais nous sachant concernés en raison de l’origine même de notre secteur d’activité -la transformation- je milite pour l’emploi de matériaux naturels : argile, terre, cristaux et minéraux.

Plusieurs fabricants proposent depuis des années des produits écologiques de première qualité, non seulement dans leur composition, mais aussi dans leur système de production (technologies à cycle fermé qui récupèrent et réutilisent l’énergie, les déchets de production, l’eau usée et les matières premières contenues). Nos clients n’y ont peut-être pas pensé, alors prenons l’initiative !

De plus, nous le savons, le carrelage et la céramique possèdent d’excellentes propriétés d’accumulation et de conductivité thermique, ce qui, combiné avec le chauffage au sol, permet des économies non négligeables, et par conséquent une réduction de l’empreinte carbone. Là aussi, nous pouvons faire d’une pierre deux coups, si j’ose dire, en promouvant sur ce point notre artisanat présent depuis des millénaires dans l’habitat, parce que beau et thermiquement efficace.

Nous devons porter notre attention sur les produits de manutention et de pose. Il est vrai que les colles et joints de carrelage au mortier sont généralement neutres en matière d’émissions et sans impact sur l’air ambiant, et qu’ils sont la plupart du temps exempts de solvants et de composés organiques ; mais, il est intéressant d’étudier la proposition de nombreux fabricants, de colles et joints à haute efficacité écologique.

Je n’ai aucune intention de jouer les pères-la-morale, cet édito s’adresse à mon entreprise comme à toutes les autres, cela va sans dire. Mais, je tenais à partager avec vous ma grande inquiétude face aux désastreux effets de notre quête de confort et de progrès, qui en réalité, s’avèrent être des pièges mortels pour notre planète. Faut-il interdire les vols internationaux (notamment pour l’Indonésie…), abandonner toute vision d’avenir ? Je ne le pense pas, mais je crois en revanche que cette dernière dépend plus du soin attentif apporté à la nature, qu’à une croissance économique à tout crin.

Nous pouvons, nous devons y participer par une meilleure gestion de nos déchets, par la réduction de nos déplacements polluants et du gaspillage alimentaire et par une certaine idée de renoncement.

Pascal Stoppa
Directeur général Pascal Stoppa SA

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ÉDITO

L’année passée, notre entreprise fêtait son demi-siècle d’existence. Et si son parcours est parsemé de rencontres passionnantes et de projets magnifiques, mais aussi des difficultés inhérentes à toute activité économique, ce qui me semble le plus marquant dans tout cela tient à l’évolution du monde durant ces 50 années passées. Entre l’extraordinaire invention du microprocesseur lire l'article

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